Je poursuis la mise en ligne de quelques extraits de J.Gracq à l'occasion du 10e anniversaire de ses obsèques, le 27 décembre 2007. On comprendra peut-être ci-dessous son point de vue (en 1980) sur l'extrême-droite franchouillarde et le fait que, sauf erreur, je n'ai pas vu d' académicien à la crémation d'un des plus grands écrivains français du XXe siècle...
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L-F Céline
Et pour commencer par un sujet facile (!) et irréconciliable, je me dois de préciser que je possède, en éditions populaires léguées par des militants anarchistes et qui ont combattu le fascisme les armes à la main, les plus vomitifs des opus du susdit.
"Il y a chez Céline un homme qui s'est mis en marche derrière son clairon. J'ai le sentiment que ses dons exceptionnels de vociférateur, auxquels il était incapable de résister, l'entraînaient inflexiblement vers les thèmes à haute teneur de risque, les thèmes paniques, obsidionaux, frénétiques, parmi lesquels l'antisémitisme, électivement, était fait pour l'aspirer. Le drame que peuvent faire naître chez un artiste les exigences de l'instrument qu'il a reçu en don, exigences qui sont - parfois à demi monstrueuses - avant tout celles de son plein emploi, a du se jouer ici dans toute son ampleur. Quiconque a reçu en cadeau, pour son malheur, la flute du preneur de rats, on l'empêchera difficilement de mener les enfants à la rivière."
En lisant en écrivant - Pleiade p. 686.
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Le 27 décembre 2007
J'étais aux obsèques de Julien Gracq, je regarde un peu ce qui s'est écrit à ce sujet. Dominique Autié a eu raison : ce que j'ai lu était uniformément mauvais. Lui-même est parti peu après. Surréalistes et catholiques se disputaient l'héritage. A ce jeu les seconds ont gagné, évidemment. Je connaissais deux survivants du premier groupe, l'un est un con, l'autre un vrai, mais gauchiste impénitent. Reste à lire Gracq. De ce point de vue le Pleiade a des mérites (pardon Corti !), il me permettra de recopier ici quelques citations. Les glapisseurs de Dieu n'auront pas le dernier mot.