Et pour commencer par un sujet facile (!) et irréconciliable, je me dois de préciser que je possède, en éditions populaires léguées par des militants anarchistes et qui ont combattu le fascisme les armes à la main, les plus vomitifs des opus du susdit.
"Il y a chez Céline un homme qui s'est mis en marche derrière son clairon. J'ai le sentiment que ses dons exceptionnels de vociférateur, auxquels il était incapable de résister, l'entraînaient inflexiblement vers les thèmes à haute teneur de risque, les thèmes paniques, obsidionaux, frénétiques, parmi lesquels l'antisémitisme, électivement, était fait pour l'aspirer. Le drame que peuvent faire naître chez un artiste les exigences de l'instrument qu'il a reçu en don, exigences qui sont - parfois à demi monstrueuses - avant tout celles de son plein emploi, a du se jouer ici dans toute son ampleur. Quiconque a reçu en cadeau, pour son malheur, la flute du preneur de rats, on l'empêchera difficilement de mener les enfants à la rivière."
En lisant en écrivant - Pleiade p. 686.