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Julien Gracq sur Robespierre.

Jack Ralite est mort dix ans après Julien Gracq. Nous n'étions pas amis, c'est peu de le dire, mais il respectait notre travail et l'a parfois soutenu. Recevoir un chèque de lui m'avait étonné : j'ai mieux compris ensuite pourquoi un ami qui nous avait quitté était parti travailler avec lui. Il n'y avait pas que le pouvoir (et d'ailleurs, lui aussi a quitté Jack Ralite pour, in fine, faire un peu d'argent… valorisation des acquis professionnels !), il y avait une qualité chez Ralite qui tend à me faire penser que quelques-uns des intellectuels du PCF auraient du lire « La Litterature à l'estomac » avant de s'engager. C'est à l'occasion d'une visite de Ralite à Saint-Florent que la discussion vient sur Robespierre :

« Ce qui donne la figure à Robespierre (dit Gracq) ce rayonnement sans égal, c'est qu'il a été le seul à en comprendre la nécessité, à vouloir par un coup de barre d'une hardiesse inégalée, « réécrire au bien » ce que des siècles de luttes terribles avaient écrit au mal, sans pouvoir le frapper de caducité pour autant. Robespierre a voulu que dans la Révolution dont il rêvait, pût entrer l'homme complet, avec armes et bagages, qu'il put s'y accroître et s'y développer dans tous les sens, dût-on même lui laisser pour hochet provisoire un dieu à qui par ailleurs les hommes de 1793 s'entendaient de la bonne manière à arracher les crocs les plus venimeux. »

 

Revue 303, N° 96 – p.100.

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